Pierre Canisius, ou Pierre Kanis, naquit en 1521. Son père Jacob était le bourgmestre de Nimègue. Après une formation universitaire à Cologne et Louvain, Pierre Canisius fut le premier Néerlandais à entrer dans le tout nouvel ordre des jésuites. C’était l’époque de la Contre-Réforme, le mouvement constitué par l’église catholique pour affronter la Réforme. Détaché par son supérieur, Pierre Canisius parcourut l’Europe pour travailler au renforcement de l’église catholique. Il participa au Concile de Trente, qui s’était donné pour tâche de réévaluer la doctrine catholique en réponse à la Réforme. Il fonda également des maisons et collèges de jésuites dans différents Etats germanophones. Bien qu’il ait été l’un des porte-flambeaux de la Contre-Réforme, Canisius était tolérant et indulgent face aux opposants. Il mourut en 1597, à l’âge de 76 ans, à Fribourg (Suisse). La renommée de Pierre Canisius fut en partie due à son catéchisme, écrit en latin et paru pour la première fois à Vienne en 1555. Cet ouvrage, basé sur la bible, la tradition et les Pères de l’Église, est le pendant du catéchisme de Luther de 1529. Sous forme de questions-réponses, le catéchisme traite de toute la doctrine catholique. Outre une édition complète, Canisius rédigea aussi un petit catéchisme pour les écoliers et une version plus courte pour les jeunes enfants. Cette version concise apparut dans plus de mille éditions et dans au moins 25 différentes traductions.
Toute sa vie, Pierre Canisius correspondit régulièrement avec sa famille à Nimègue, mais il n’y revint que rarement après ses quinze ans. Il s’y rendit à la mort de son père Jacob Kanis en 1543, et y fit encore deux brèves apparitions après cela. Mais Nimègue ne l’oublia pas. En 1636 déjà, des jésuites d’Emmerich achetèrent sa maison d’enfance et installèrent une chapelle dans la chambre où il était né. Pendant le dix-huitième et dix-neuvième siècle, les jésuites surent cultiver chez les Nimègois la mémoire de leur concitoyen d’envergure européenne. Finalement, Pierre Canisius fut canonisé en 1925. Deux ans après, on érigea sa statue dans le Hunnerpark. Au vingtième siècle, les liens de Pierre Canisius avec Nimègue furent consolidés de plusieurs façons: la ville a son propre Canisiuscollege depuis 1900, mené jusqu’au milieu des années 70 par des jésuites, mais aussi un Canisiusziekenhuis (hôpital) depuis 1926, et naturellement, un Canisiussingel.